Le Patxaran (Patcharan)
Omniprésent sur le chemin de Compostelle, un trésor du pays basque espagnol.
J'espère que nos amis basques me pardonneront d'avoir pris sur leur site cette belle présentation du Patxaran, (la liqueur de prunelles sauvage), trésor de leur beau pays et un des meilleurs souvenirs de mes chemins vers Compostelle...
Pour en savoir plus sur le Pays Basque :
http://abarka.free.fr

Le prunus spinosa L est un arbuste épineux, sylvestre et à feuilles caduques de la famille des rosacés, proche parent des cerisiers et pruniers. Pour cette raison, le fruit de cette plante ligneuse lui a donné beaucoup d'acceptions parmi lesquelles prédominent les surnoms de "sylvestre", "bâtard", de "montagne", "prune" et "épineux".
En basque basarana (littéralement : prune sauvage), aran (prune). De ce terme vient le nom de patcharan (patxaran),
populairement employé en Navarre depuis la fin du XIXè siècle. Dans les documents d'archives, ce nom n'apparaît plus mais on trouve celui de " arañon ".La plante peut atteindre une hauteur de 4 a 6 m. C'est un arbuste très ramifié et touffu. L'écorce est brun foncé, brillant avec des épines atteignant 4 cm.
Les feuilles sont petites (2 a 4 cm), elliptiques, simples, alternées, caduques, de bords finalement pointues.
Les fleurs sont blanches, petites (1 a 1,5 cm), uniques où par paires, abondantes et en groupes fermes, poussant au printemps, presque toujours avant les feuilles.
Les fruits sont charnus, de 10 a 15 millimètres, de couleur bleu-noir, avec un noyau très astringent. Ils mûrissent a la fin de l'été où début de l'automne.
La plante croît dans les forêts touffues européennes, comme des hêtraies, chênaies où des endroits où abondent le frêne où érables. Quoique, ils se développent aussi en bordures des forêts, aux bords des sentiers.
En Navarre on le rencontre sur tout le territoire, étant plus abondant dans la frange centrale inférieure et de façon plus clairsemé sur le versant Cantabrique.
La plante du patcharan préfère des sols calcaires, humides et riches en matières organiques. C'est un arbuste très utile et généreux. C'est également un bois très dur et que l'on emploie pour faire des manches d'outils. Les racines, les feuilles et les fleurs servent a confectionner des tisanes et breuvages médicinaux. Les fruits, macérés dans de l'anis, donnent le fameux patcharan (patxaran).

-
Présentation.
-
Le patxaran, tel que nous le connaissons aujourd'hui, naquit en Navarre, comme un heureux summum de la trajectoire d'un produit qui suivit jusqu'à la fin du siècle dernier les traces des produits anisés macérés avec des fruits naturels de notre terre. Sa singularité et son succès vinrent après, se détachant des liqueurs de la famille, s'érigeant en une boisson de grande personnalité. Les racines du patcharan actuel reposent sur la tradition et la consommation fermière navarraise et c'est pour cette raison, quand on le cite, qu'on lui attribue le cachet de qualité navarraise pour ressortir son originalité.
Le patcharan, en Navarre, a été et est toujours, un produit incorporé à l'entourage familial. Soudainement, comme s'il s'agissait d'une découverte, cette liqueur a traversée les frontières provinciales et est devenu une mode. Ce fut le "boom" commercial rarement vu, pour sa rapidité de propagation dans toute la péninsule, et, qui plus est, sans aucune publicité d'aucune sorte.
On attribue cette expansion rapide du produit aux étudiants et jeunes navarrais qui iront faire le service militaire en emportant de chez eux des bouteilles de patcharan qui surprirent leurs compagnons d'armes.
L'hôtellerie a également participé a la propagation de cette liqueur. Vers le milieu de ce siècle et fruit d'une demande naissante, les entreprises fabriquant et mettant en bouteilles déjà existantes se développent et d'autres naîtront. Les installations se modernisent avec des techniques d'avant-garde permettant d'augmenter la production sans diminuer la nature ni la manière de macérer. Pour cela, et afin de préserver la qualité du produit, les plus grosses entreprises créent une association qui établira des engagements entre ses membres, qui se soumettaient aux contrôles autres que les leurs. De cette manière naquit l'association Navarra de fabricants et embouteilleurs de patcharan naturel, qui sollicita le gouvernement de Navarre pour l'obtention du label de qualité "pacharan Navarro" pour réguler et contrôler le produit protégé.
Le gouvernement de Navarre, par le biais du département de l'agriculture, élevage et montagne, se mit a accélérer le processus en créant, d'abord, une dénomination de qualité avec une ambition régionale, puis une dénomination spécifique, ratifiée par le ministère avec une ambition nationale et internationale.
Pendant la croissance, sous une forme inusitée, la présence du patcharan dans les marchés et l'arrivée d'une consommation applaudie dans les bars, réunions et restaurants, sa définition et caractéristiques se transforment en thèmes de discussions, proliférant dans les articles de journaux et reportages dans les médias informatifs, surtout dans les revues spécialisées en gastronomie.
-
A O C.
-
Devant l'extraordinaire augmentation du patcharan sur le marché, la naissance d'entreprises à l'extérieur de la communauté de Navarre et la nécessité de protéger les fraudes et les imitations, le département de l'agriculture, élevage et montagne du gouvernement de Navarre a créé l'appellation "Navarre de Qualité" a ce produit le 22 juin 1987. Quelques mois plus tard, il a accordé, par le décret foral 137/1988 du 4 mai, l'appellation spécifique réunissant les conditions exigées pour la vigne, le vin et les alcools selon la réglementation approuvée par l'ordre foral du 24 octobre 1988. Le 11 mai 1989 la réglementation pré-citée fut ratifiée par le ministère de l'agriculture juste avant que la communauté européenne reconnaisse l'appellation géographique au "patcharan navarrais".

Consommation (avec modération).
-
Le pacharan (prononcer "patcharan", patxaran en basque) permet tout un éventail de possibilités de sa consommation. On peut le boire seul, en coupe (comme le cognac) pour profiter d'une excellente liqueur en terminant un repas.
Si on le boit seul, il est recommandé de le consommer frais ou très frais, entre 3 et 7°. Beaucoup d'entreprises indiquent, sur leurs étiquettes, la notion de " frais " où " très frais ". Généralement, on consomme le patcharan avec des glaçons. Dans ce cas, il faudra ôter les glaçons avant qu'ils ne fondent car sinon, seules les premières gorgées seront agréables, les dernières auront, elles, de l'eau dans la liqueur. L'autre manière de servir cette liqueur est de garder la bouteille au frais et refroidir les coupes au congélateur. On évitera ainsi de verser les glaçons dans le verre. La tendance actuelle est de servir le patcharan dans un verre large, très froid, avec où sans glace, comme on le fait habituellement pour le wiski par exemple.
Extrait de vinos.navarra traduit par Txiki.
-
Recette du Patxaran.
-
Ingrédients.
100 prunelles sauvages (patxakarana), 1 litre de liqueur d'anis à 24°, 3 grains de café, deux gousses de vanille.
-
Préparation.
On se procure aisément de la liqueur d'anis en provenance d'Espagne. Les prunelles sont récoltées à partir d'août jusqu'aux gelées. Dans une bouteille vide d'un litre, on met environ 1/3 du volume en prunelles, puis les gousses de vanille, les grains de café et l'on remplit d'anis. On laisse macérer au moins 4 mois avant de déguster.

Jojo Esteban Marin-pêcheur - Saint-Jean-de-Luz. tiré du livre "recettes paysannes" aux Éditions Photogénie.

RETOUR
Vous êtes le -
ème visiteur